Votre épanouissement dépend de celui des autres

Nous ne vivons pas dans un monde idyllique où tout se passe comme nous le désirons. Souvent nous devons faire face à des situations qui nous contrarient ; mais sachez que c’est l’amour de Dieu que nous portons en nous qui doit dominer.

5 Confie-toi en l’Eternel de tout ton coeur, Et ne t’appuie pas sur ta sagesse; 6 Reconnais-le dans toutes tes voies, Et il aplanira tes sentiers.

Proverbes 3 : 5-6

Je me souviens de l’histoire d’un pasteur qui racontait la façon dont son ministère a débuté. Quatre années après avoir reçu l’appel de Dieu pour sa vie, il devient serviteur. Au départ, tout le monde l’encourageait et lui souhaitait beaucoup de bénédictions pour l’avenir. Plein de zèle, il commence à oeuvrer dans une Eglise, mais au fil du temps, il constate que le nombre de membres diminue sans cesse. Il s’interroge, cherche à comprendre ce qui se passe, se morfond sur sa situation jusqu’au jour où il entend une voix lui dire : « Je veux que tu arrêtes de pleurer. Lève-toi et va au parc ». Il ne comprenait pas pourquoi il devait aller au parc puisqu’il faisait nuit ; cependant il s’habille et obéit.

 

En sortant de chez lui à une heure aussi tardive, il se retrouve alors confronté à une vie nocturne telle qu’il ne l’avait encore jamais vue : des gens saouls crient et s’allongent sur des bancs, des personnes aux coins des rues qui cherchent à se prostituer. Il se rend compte combien il existe des personnes dans la détresse. Il est confronté à ce monde dans lequel il y a beaucoup de besoins, beaucoup de souffrances, beaucoup de malheureux. Cette expérience l’a touché et lui a permis de faire le point sur sa vie. Il cherchait son succès dans le ministère, à faire de beaux messages, à être béni, mais cette nuit-là il s’est rendu compte de toute la misère et de toute la souffrance qu’il pouvait y avoir juste en bas de chez lui.

 

La même voix lui parle à nouveau et lui dit : « Aujourd’hui je restaure ta vie. Je veux que tu cesses de ne penser qu’à ta vie et à tes succès. Je veux maintenant que tes objectifs soient de permettre à ces personnes de devenir heureuses ». Cela a bouleversé sa vie. Désormais, plutôt que de rechercher son succès, il devait rechercher à ce que les autres puissent accomplir leurs rêves. Il allait devenir un instrument que Dieu utiliserait afin que d’autres personnes puissent s’épanouir. Dieu l’appelait à ne plus se concentrer sur son seul ministère, mais à secourir d’autres personnes et à leur permettre de réaliser leurs rêves.

 

S’ouvrir à son prochain

 

Ce témoignage m’a touché car il exprime toute la bonté de Dieu et montre combien il veut que nous accomplissions nos rêves. Mais au-delà de cela, Dieu veut nous utiliser afin de ramener à la vie ces personnes qui vivent perdues et sans espoir dans le monde. C’est une mission grande et merveilleuse. C’est triste de voir combien de personnes détruisent leur vie à cause de l’alcool, de la drogue ou de la violence. Ces personnes sont perdues et beaucoup sont désespérées. Mais Dieu nous appelle à aller vers elles afin de leur redonner de l’espoir, afin de leur parler de l’Evangile de Jésus qui libère de toutes les chaînes et qui donne un avenir. Notre mission est de ramener de l’espoir là où il n’y en avait plus.

 

J’entends souvent des serviteurs de Dieu se plaindre de la situation de l’Eglise en France : « Les Eglises se vident, les chrétiens ne vivent pas heureux… ». Je constate que L’Eglise dans notre ville vit une sorte de dépression alors qu’au contraire elle doit apporter la lumière à tous ces habitants qui vivent dans le désespoir et qui ont tant besoin de la Parole de Dieu. La détresse est omniprésente dans le monde et la seule solution pour ces personnes est Jésus. Je comprends qu’en tant que personne, nous recherchions tous notre propre succès. Moi-même, mon cursus scolaire m’a conduit à devenir chef d’entreprise et donc à rechercher le succès professionnel. Souvent lorsque je discute avec des jeunes, ils me racontent leurs désirs de réussite, leur volonté de richesse et de bienêtre. Mais tout cela montre combien les attentes de l’être humain sont avant tout personnelles et individuelles : « Moi, moi et moi ! ».

 

Mais quand Dieu nous touche, nous comprenons que notre succès personnel est bien futile. Nos objectifs changent car nous découvrons les véritables valeurs de la vie : l’amour du prochain, la joie de donner, être une source de bénédictions. Nous comprenons que notre réussite passe par le fait d’aider les autres à réussir. C’est ce que la Bible nous enseigne.

 

On dit souvent de ces personnes qu’elles travaillent dans l’ombre. Elles ne recherchent pas leur succès, elles ne travaillent pas pour leur réussite, mais elles oeuvrent pour une cause qui les dépasse et qui est plus grande qu’elles. C’est le cas de toutes ces personnes qui, dans les églises, travaillent pour soutenir le ministère afin que la volonté de Dieu s’accomplisse. Elles ne travaillent pas pour se mettre en avant ou pour en tirer un bénéfice, elles le font pour permettre au ministère d’accomplir la mission que Dieu lui a confiée. Elles donnent d’elles-mêmes pour que d’autres personnes soient bénies. Oeuvrer non pas pour soi mais pour quelqu’un d’autre est quelque chose de formidable. Travailler pour que d’autres vies soient bénies nous apporte de la joie dans le coeur.

 

Ne croyez pas que c’est en vous focalisant sur votre vie que vous vous épanouirez. Au contraire, vous augmentez vos chances d’échouer ! Le risque est qu’en vous focalisant uniquement sur vous-mêmes, vous finissiez par ne voir que vos défauts et que cela vous décourage. De plus, vous vous isolez et vous aurez du mal à faire face aux difficultés. Mais en recherchant le succès des autres, vous dépassez votre « moi » et cela vous donne une énergie supplémentaire. Finalement c’est plus motivant de travailler pour Jésus car nous savons qu’il veut toucher les personnes et les rendre heureuses.

 

En oeuvrant pour Dieu, nous oeuvrons pour le bonheur de notre prochain, et cela donne un réel sens à notre vie. Cette cause nous dépasse et nous donne la force nécessaire pour dépasser les difficultés rencontrées.

 

Dès lors que ce serviteur mit en priorité l’objectif de toucher les âmes, son Eglise a de nouveau retrouvé une dynamique et a recommencé à grandir. De plus, lorsque nous sommes trop concentrés sur notre succès, nous nous mettons sous tension et cela crée du stress en nous. Parfois, lorsqu’un serviteur de Dieu s’aperçoit que son assemblée diminue en nombre, cela peut l’amener à se poser des questions et à douter. En réaction à cela, certains décident d’adapter leurs discours, d’être plus lisses pour éviter d’heurter. Mais cela les amène à faire des compromis entre ce que Dieu leur a mis sur le coeur et ce qu’ils annoncent ; cet écart crée des malaises et de l’inquiétude dans leur coeur. N’avez-vous pas remarqué combien l’inquiétude peut troubler vos pensées ? Et combien cela peut vous faire perdre votre naturel ? Lorsque vous vivez ces périodes de stress et que vous avez l’impression que votre vie vous échappe, vous vous sentez comme tétanisés ; cela affecte votre nature et trouble votre vie intérieure.

 

S’engager pour son prochain

 

Combien de personnes sont venues me voir pour me dire : « C’est bien Pasteur ce que vous dites, mais la vie est tellement dure que c’est très difficile d’appliquer ce que vous dites ». Et je comprends de telles paroles. Mais pour nous aussi, serviteurs de Dieu, nous avons des combats pour mettre en pratique la Parole de Dieu ; nous aussi nous devons faire face au stress. La pratique ne vient pas toute seule. Mais mon attitude est de m’appuyer sur la Parole de Dieu. Si parfois j’ai l’impression d’être submergé par les difficultés, j’ai toujours à mes côtés la Bible qui me dit comment il faut agir ; elle est un guide. Et en m’appuyant sur ce guide, tôt ou tard j’arrive à reprendre le dessus !

 

Dans ces temps de lutte, n’oubliez surtout pas de louer Dieu et de rechercher sa paix. Dieu est un Dieu de paix. Et dans certaines circonstances, ce n’est pas grave si les évènements vous échappent. N’ayez pas peur à l’idée de ne pas tout contrôler car Dieu veille à tout. Il ne veut pas d’une Eglise police où tout est sous contrôle. Nous devons laisser assez de place pour que le Saint-Esprit puisse faire son oeuvre. Dieu aime la liberté, et sa manière de diriger les choses est bien plus efficace que notre manière humaine. L’Esprit de Dieu triomphe toujours ! Nous ne vivons pas dans un monde idyllique où tout se passe comme nous le désirons. Souvent nous devons faire face à des situations qui nous contrarient ; mais sachez que c’est l’amour de Dieu que nous portons en nous qui doit dominer, et non pas les contrariétés. Nous sommes porteurs d’un message d’amour et de compassion envers le monde. N’oubliez pas que Jésus nous envoie pour oeuvrer dans le monde, vers ces personnes qui traversent des drames dans leur vie, qui n’ont plus de foyer, qui souffrent dans leur quotidien. C’est une autre facette du ministère de serviteur de Dieu dont on parle peu, mais qui, selon moi, devient de plus en plus importante de nos jours. Souvent nous regardons au pasteur en disant : « Qu’est-ce qu’il parle bien, il a une onction puissante… ». Bien sûr, la prédication est importante car il faut enseigner la Parole de Dieu. Mais en tant que serviteur, nous sommes aussi appelés à aider les personnes en difficulté, à les soutenir, à les encourager. C’est une part importante du ministère.

 

Cette semaine, j’ai été amené à aider une famille qui a des problèmes pour obtenir un permis de séjour en France. Cette famille est dans une situation difficile : elle a fui son pays en guerre et elle est arrivée en France sans papiers. Vous savez, dès que l’on prononce « sans-papiers », la première réaction est de dire : « Nous ne pouvons pas tous les accepter, il faut le renvoyer ! ». Mais de telles paroles reflètent la dureté, l’insensibilité, alors que derrière ces situations il y a des vies humaines qui sont tout aussi importantes aux yeux de Dieu. J’ai donc participé au comité de soutien qui assiste cette famille, une mère et ses cinq enfants, qui risque d’être expulsée de France. A ce moment-là, il ne s’agit plus de faire une prédication mais de se retrousser les manches et de se battre pour obtenir le droit d’asile. C’est également notre place en tant que chrétiens.

 

Sur la trentaine de personnes présente à ce comité, il y avait des enseignants, des aides sociales… et il y avait un pasteur. Oui, le rôle du pasteur est aussi d’aller dans des réunions pour soutenir les personnes en difficulté car c’est la volonté de Dieu de les aider. Et c’est l’attente de Dieu envers chaque chrétien : que nous soyons animés de ce sentiment de compassion envers le monde afin de nous investir et d’aider ceux qui en ont besoin. La place du chrétien n’est pas uniquement dans une Eglise ! La place du pasteur n’est pas uniquement sur une estrade ! Nous devons aussi nous investir. J’étais tellement heureux de pouvoir porter la voix de Dieu jusqu’à ces personnes qui, certainement, n’ont pas l’habitude d’aller à l’Eglise ! C’est un moyen de toucher des personnes qui sont loin de Dieu. Et d’amener des âmes à Christ. Ne pensez pas : face aux difficultés de notre époque, le monde a soif de Dieu et attend de lui le secours.

 

Mais trop souvent l’Eglise se contente de prêcher en restant dans ses locaux pensant que cela est suffisant. Non ! Dieu a besoin d’ouvriers et d’ouvrières, d’hommes et de femmes qui se mobilisent et qui oeuvrent pour entrer dans la vision de Dieu.

 

Je pense que beaucoup de chrétiens n’ont pas saisi la vision de Dieu : ils veulent que le monde entier soit chrétien mais ne se mettent pas en action. Bien sûr ils soutiennent le pasteur, l’Eglise, mais qu’en est-il de l’évangélisation?

 

Si vous vous battez pour les autres, si vous prenez part activement au plan de Dieu, cela change tout ! Vous devenez acteurs et vous portez du fruit. Les chrétiens doivent comprendre que faire grandir l’Eglise n’est pas uniquement l’affaire du pasteur ; c’est l’affaire de chacun ! Comprendre cela, c’est le début de votre investissement dans l’oeuvre de Dieu qui vous ferra grandir et aller de bénédictions en bénédictions. Vous dépassez votre seule vie, vos seules préoccupations, pour entrer dans une oeuvre qui vous dépasse. C’est ce que l’on appelle la mort à soi-même. La mort à soi-même, c’est ne plus penser à soi mais aux autres. Et lorsque vous commencez à vivre pour les autres, c’est alors que Dieu vous bénit. Certains redoutent cette mort à soi-même car ils regardent à tout ce qu’ils perdent. J’entends même des chrétiens dire que c’est difficile d’être chrétien, à croire que c’est agréable d’être pêcheur ! Penser cela, c’est se tromper ! Pêcher n’apporte ni la joie ni le bonheur !

 

Vivre loin de Dieu apporte l’angoisse, l’amertume, l’emprisonnement, mais la mort à soi-même permet de grandir spirituellement et de voir les choses différemment. Elle permet de dominer les situations et de voir de la manière dont Dieu voit les choses.

 

Dieu voit toutes choses au travers de l’amour. Et passer cette étape de la mort à soi-même nous permet d’avoir ce regard d’amour. Combien l’être charnel est sévère envers lui-même ! Bien souvent nous nous condamnons bien plus sévèrement que ce que Dieu aurait fait. Sachez que Jésus nous aime tous et qu’il est à nos côtés pour nous bénir, pour nous soutenir, pour nous encourager. Même lorsque vous pensez avoir échoué, Jésus vous tend la main pour vous faire repartir. C’est la manifestation de la grâce et de l’amour de Dieu.

 

Il n’y a que l’amour de Dieu qui triomphe du monde. Certains font des révolutions avec des armes, mais Jésus a remporté la plus grande des victoires par son seul amour. Il a vaincu la mort parce qu’il nous aime. Et nous qui sommes le peuple de Dieu, nous devons utiliser les armes de lumière. C’est vrai que l’amour met bien souvent plus de temps à porter du fruit que la force. Mais il permet de remporter des victoires bien plus belles et bien plus importantes. Nous devons combattre non pas avec les armes du monde, mais avec les armes de Dieu. Dieu nous a fait porteurs de la bénédiction, pas seulement pour notre famille, mais pour tous ceux avec qui nous sommes en contact. La personne qui nous aide est celle qui est à nos côtés pour nous encourager quand ça ne va pas, pour nous dire de travailler quand nous n’en avons pas envie, pour nous remonter le moral, pour nous aider à nous dépasser. De telles personnes existent, et vous êtes ces personnes. Posez-vous cette question : qui encouragez-vous ? Qui soutenez-vous ? Lorsque vous rentrez dans cet appel, Dieu vous bénit. Quand vous comprenez cela, vous verrez alors la main de Dieu bénir votre route.

[quote  Text= »Seigneur, je te rends grâce et te demande de visiter tes enfants. Donne-leur de ne pas regarder aux difficultés avec des pleurs mais de prendre courage et de se lever. Tu es le Dieu qui apporte une solution à toutes les difficultés présentes. Seigneur, je te demande de nous éloigner de nos passions individuelles pour nous mettre au service de la réalisation du rêve de notre prochain. Ôte le stress et l’inquiétude qui nous paralysent au quotidien et qui nous empêchent d’être celui ou celle qui tu désires que nous soyons. Que nous ne regardions pas la mort à nous-même comme une étape difficile, mais au contraire, comme une élévation qui nous permet de marcher dans l’Esprit et qui nous donne de dominer les situations. Seigneur, visite ton peuple et fais de tes enfants des êtres de lumière : qu’ils soient cette lueur pour les autres, une lueur qui réconforte, qui soutient, qui apporte ton message d’amour. Quand nous nous focalisons sur notre vie, nous nous isolons des autres et nous nous sentons seuls. Mais pour briser cette solitude et nous accomplir, nous devons apprendre à regarder aux autres, à les aimer et à les soutenir afin qu’ils puissent accomplir les rêves que Christ a mis en eux. Dans le nom de Jésus, Amen. » ]

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