En tant que père, je pense qu’être parent, c’est être comme un peintre. Chaque jour, je mets une noisette de peinture sur une toile. J’espère que c’est la bonne couleur. J’espère que je l’ai mise au bon endroit. Mais devenir parent apporte beaucoup d’incertitude, d’insécurité et de doute de soi. En tant que parent, quel est selon vous l’objectif quotidien de la parentalité ?
La parentalité contient deux fondamentaux.
Le premier concerne l’autorité. Les enfants doivent comprendre dès leur plus jeune âge qu’ils sont nés dans un monde où l’autorité existe, et que ce n’est pas à eux de l’exercer. Plus un enfant se soumettra tôt à cette vérité, plus sa vie sera bénie. Mes enfants ne m’appartiennent donc pas. Ils appartiennent à Dieu. Il est leur maître et leur autorité ultime. Cela veut dire que je suis seulement un représentant, un ambassadeur, de l’autorité de Dieu. En tant que parent, je suis le ton de sa voix, l’expression de son visage, le contact de sa main.
Maintenant, et ce constat a de quoi faire trembler, voici ce que cela signifie : chaque fois que j’exerce l’autorité dans la vie de mes enfants et dans toutes les circonstances du quotidien, cela devrait être une belle représentation de l’autorité de Dieu. Je veux que mes enfants perçoivent l’autorité comme belle, généreuse, servante, aimante, pleine de compassion, patiente et remplie de grâce, parce que l’autorité de Dieu est ainsi. Les enfants naissent avec une antipathie naturelle – voire une haine – pour l’autorité. Et je veux dépeindre l’autorité dans toute sa beauté divine pour qu’ils puissent dire : « L’autorité est une bonne chose. Elle est sagesse et protection. Elle n’écrase pas ma liberté. En fait, c’est elle qui me rend libre ! » C’est vraiment quelque chose de fondamental.
Il y a un deuxième élément. Je sais qu’en tant que parent, il y a des mystères dans l’univers. Si je ne comprends pas ces mystères, je ne peux pas être ce que je suis censé être ; je ne peux pas faire ce que je suis censé faire. L’expression ultime de ces mystères est le mystère de la grâce du Seigneur Jésus-Christ sur la croix. Mais il existe bien d’autres mystères – comme le mystère de la souveraineté de Dieu, et d’autres encore. Eh bien, je veux transmettre ces mystères à mes enfants.
Cela veut dire que je suis toujours à la recherche d’occasions pour leur dévoiler un de ces mystères. Ce ne sont pas mes enfants les patrons. La vie ne tourne pas autour d’eux. Il est important d’aimer son prochain. Dieu m’appelle à bien gérer mes ressources. Nous vivons dans un monde qui n’est pas seulement un monde d’autorité. La grâce est aussi présente. Je cherche donc des opportunités pour expliquer à mes enfants les mystères qui m’ont été confiés par l’Esprit-Saint, par la Parole de Dieu. Ainsi, ils comprendront mieux ces vérités qui deviendront les rails sur lesquels leur vie doit être vécue.