Pour que votre enfant apprenne la maîtrise de soi, il faut d’abord l’aider à identifier ses émotions.
Lorsque vous réfléchissez à l’éducation de votre enfant, par où commencer ? Êtes-vous impatient de le voir progresser dans l’apprentissage de la lecture ? Des mathématiques ? De la propreté ?
En effet, les parents ont souvent tendance à être obnubilés par la réussite de leurs enfants : qu’ils aient de bons résultats scolaires, qu’ils trouvent un bon travail, qu’ils fassent un bon mariage…
Mais la véritable priorité des parents est le développement émotionnel de leur enfant.
L’éducation commence dès le plus jeune âge. Les parents doivent apprendre à leurs enfants à identifier leurs émotions, à bien les gérer, et à exprimer leurs besoins d’une façon saine, respectueuse et directe.
Un enfant qui n’a pas fait cet apprentissage risque de devenir un adulte dont le comportement émotionnel restera enfantin : bouderie, pleurnicherie et crises de colère pour influencer les autres. S’il n’est pas équipé, il aura du mal à gérer des émotions intenses, qui peuvent alors facilement devenir destructrices.
Les parents doivent s’investir s’ils souhaitent que leurs enfants apprennent à bien gérer leurs émotions et à devenir des adultes capables d’exprimer leurs sentiments et leurs besoins dans le respect ; des adultes capables de gérer leur colère, de pardonner, de faire des compromis et de résoudre des conflits.
Mais le problème est que bien souvent, nous ne savons pas comment nous y prendre pour aider nos enfants à développer cette maturité émotionnelle « à la mesure de la stature du Christ ». (Éphésiens 4.13)
RÈGLES FONDAMENTALES
Le rôle des parents dans l’éducation des enfants est primordial. Par des discussions, vous pouvez apprendre à vos enfants à gérer leurs émotions. Voici quelques règles qui vous aideront à établir des discussions constructrices avec eux :
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Comprenez que les émotions ne sont pas bonnes ou mauvaises, et cela inclut même les émotions négatives. L’apôtre Paul confirme ce principe dans Éphésiens 4 :26 : « Si vous vous mettez en colère, ne péchez point…». Selon Paul, la colère précède seulement le péché. Éprouver l’émotion de la colère est une attitude neutre et valable.
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Démontrez régulièrement à votre enfant qu’il ne doit pas avoir peur de partager ses émotions avec vous. Peu importe quand et comment il révèle ses sentiments, en pleurant doucement ou en éclatant de colère, il est important que vous restiez calme, respectueux et que vous vous maîtrisiez.
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Ne portez jamais de jugement sur les sentiments de votre enfant et n’essayez pas de le raisonner. Des phrases comme « Il n’y a rien d’inquiétant » ou « Les grands garçons ne pleurent pas » dénigrent les émotions de votre enfant. Tentez plutôt de conforter ses sentiments avec respect en disant, par exemple : « Je suis désolé de te voir si triste. Je serais triste moi aussi si j’étais à ta place ».
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Par-dessus tout, faites comprendre à votre enfant qu’il est normal d’avoir des sentiments et que vous souhaitez qu’il les partage avec vous. Puis, lorsqu’il vous en parle, montrez-lui qu’il ne doit pas regretter d’avoir partagé ses émotions avec vous. (Notez bien que nous parlons ici de sentiments et non pas de comportements inappropriés résultant d’émotions non maîtrisées.)
CONNECTER AVEC SES SENTIMENTS
Comme je l’ai déjà dit, pour un enfant, le premier pas vers la maîtrise de soi est d’apprendre à identifier correctement une émotion et à la nommer. Cela peut paraître élémentaire, mais ça ne l’est pas car les émotions sont souvent difficiles à décrire.
Ainsi, sans aide, de nombreux enfants n’arrivent pas à faire le lien entre ce qu’ils ressentent et le nom de ce sentiment. Sans cela, ils ne parviennent pas à en parler ni à en donner un sens. Dès lors, il devient difficile de les aider à gérer les comportements qui résultent de ces sentiments.
Voici quelques attitudes qui aideront vos enfants à se rapprocher de leurs sentiments :
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Jusqu’à ce que votre enfant ait deux ans, montrez-lui des images dans des livres pour enfants afin de lui apprendre à reconnaître des émotions simples.
Vous pouvez ensuite faire une affiche avec de petits dessins montrant différentes expressions faciales et l’afficher sur votre réfrigérateur. Puis, jouez avec votre enfant à essayer de deviner l’émotion qui se cache derrière chaque expression.
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Efforcez-vous de parler ouvertement et souvent des émotions. Montrez l’exemple en identifiant vos propres émotions et invitez votre enfant à considérer les siennes.
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Vous pouvez dire, par exemple : « En ce moment, je suis de mauvaise humeur et je crois que c’est parce que j’ai faim. Et toi, comment te sens-tu ? » ou encore « Je suis très déçu de cela. Es-tu déçu toi aussi ?».Si le moment est propice, ajoutez : « Lorsque tu sens de la tristesse (ou une autre émotion), que veux-tu faire ? Que souhaites-tu que je fasse ? ».
DÉCORTIQUER LES ÉMOTIONS
Tourmenté et repentant, le roi David pleura devant le Seigneur : « Tu veux que la vérité soit au fond du cœur ». (Psaume 51.6) Il est toutefois très difficile pour nous, pécheurs, de discerner la vérité sur nous-mêmes, et donc sur nos propres émotions (Jérémie 17.9).
Il est important de bien faire comprendre ceci à votre enfant : nous ressentons souvent plusieurs émotions qui viennent se superposer. La colère, tout particulièrement, cache souvent d’autres émotions que nous ne sommes pas parvenus à identifier ou que nous ne sommes pas prêts à affronter telles que la peur, la douleur ou la frustration. Il faut donc enseigner à vos enfants comment faire pour examiner en profondeur cette émotion de surface, et à la décortiquer.